15 ans de présidence

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Bilan de M. Philippe Lathion, Président du Conseil de fondation depuis l’origine de la FAE jusqu’en mars dernier.

 

 

Vous avez été nommé à la Présidence de la FAE lors de sa création en 2006. Pouvez-vous nous rappeler le contexte de l’époque ?

Trois organismes œuvraient pour aider les entreprises locales. La LAPMI qui s’adressait aux petites et moyennes industries, la Fondation Start-PME qui visait les PME et l’OGCM qui répondait aux besoins des artisans et commerçants. Or, ces trois organismes exerçaient le même métier, l’aide aux petites entreprises. Réunir ces trois entités relevait du bon sens avec non seulement un bénéfice attendu sur les coûts administratifs de ces entités mais surtout une meilleure efficience. Accompagner cette opération de rapprochement aura été une expérience très enrichissante.

La situation, respectivement le besoin des entreprises est-il différent de nos jours ?

Pas vraiment. Les petites entreprises constituent le tissus social et économique d’une région. Le fait qu’elles soient très fragmentées conduit souvent à sous-estimer leur importance. Or, l’économie a besoin de ces petites entreprises et la perception de la bonne santé de notre économie se résume trop souvent à la performance des grandes entreprises du pays. On le voit bien avec la crise Covid-19. A l’échelon fédéral, nos politiques se félicitent de la bonne marche de notre économie en se fondant sur le résultat de nos grandes entreprises, mais ont beaucoup plus de mal à considérer la souffrance de nos petites entreprises. Fort heureusement, notre fédéralisme fait que nos autorités cantonales, plus proches des préoccupations de nos petites entreprises, se soucient d’apporter l’aide nécessaire via des fondations comme la FAE. Aujourd’hui comme hier, l’entrepreneur éprouve de grandes difficultés à se financer, car les règles imposées à nos établissements bancaires sont calquées sur les critères des grandes entreprises. Je dirais même que le problème est culturel. Il suffit d’analyser nos lois fiscales pour comprendre que le petit entrepreneur n’est pas suffisamment considéré. Un simple exemple, lorsqu’un entrepreneur investit tout son argent dans son entreprise sous la forme d’un prêt, c’est l’administration fiscale qui fixe sa rémunération, alors que s’il emprunte à une banque, l’administration fiscale admet son taux de financement, même si celui-ci est usurier.

Quelle a été l’évolution de la FAE sur ces 15 dernières années ?

Incontestablement la FAE s’est professionnalisée et a acquis des compétences propres en financement des PME. Ces compétences sont désormais reconnues par toutes les banques qui sollicitent régulièrement la FAE et des entreprises de plus en plus importantes font appel à l’aide de la FAE. Cette reconnaissance explique l’importante croissance du volume d’aides, en francs et en nombre de sociétés soutenues, allouées par la FAE.

Quel bilan tirez-vous de vos 15 ans de mandat en qualité de Président du Conseil de fondation ?

Une extraordinaire aventure humaine. Pour rappel, le conseil de fondation fonctionne comme un comité de crédit bancaire. Il statue sur chaque demande d’aide en se fondant sur les analyses et recommandations des collaborateurs de la FAE. Ce conseil est composé de femmes et d’hommes d’horizons professionnels très différents avec des compétences très complémentaires. Avoir réussi à conjuguer toutes ces expériences au profit du tissu économique genevois a été très gratifiant.

Comment voyez-vous l’avenir de la FAE ?

Avec la crise économique que nous traversons du fait de la pandémie, la FAE est au centre d’un dispositif indispensable d’aide aux PME. Son rôle est devenu incontournable et est appelé à se renforcer encore. Mais son action dépend d’une réelle volonté politique qui doit se concrétiser par une augmentation de ses effectifs, une augmentation des moyens alloués aux outils de financement des PME et surtout une plus grande acceptation des pertes en lien avec une telle activité.